dimanche 5 juin 2011

Projet RS : favoriser les péages urbains

La voiture pollue, la voiture encombre, la voiture est dangereuse, la voiture fait du bruit... La voiture est aujourd'hui indésirable dans les centres-villes. Imaginez une ville sans voitures, où vous pourriez louer un véhicule électrique pour aller faire vos courses, prendre votre vélo pour aller au travail, prendre le train pour partir en vacances. En bref, une ville semblable à une belle maquette d'architecte, avec les petits arbres et les petits bonhommes dans des rues toute propres.

Pour réduire le trafic automobile, l'un des moyens utilisé dans certaines villes européennes est le péage urbain. Deux idées sont regroupées sous cette dénomination : soit on peut faire payer les véhicules passant les limites de la zone, soit on peut interdire l'accès de la zone à certains véhicules. Le principe est déjà largement utilisé, notamment à Singapour, Oslo, Rome, Milan, Londres, Stockholm, Cologne, Berlin, Hanovre.


En France, la loi Grenelle II prévoit le test d'un péage urbain par les agglomérations de plus de 300 000 habitants pendant une durée de trois ans. Dans son projet, République Solidaire prévoit d'ouvrir « la possibilité de créer pour les très grandes agglomérations des dispositifs de péages urbains, assorties de conditions d’équité strictes ».

Je pense que le péage urbain est une mesure d'avenir, pour permettre un changement des mentalités et une prise de conscience de la population. Cependant, un travail de pédagogie est nécessaire pour faire accepter cette disposition, alors que 67% des automobilistes y sont défavorables. Il faut que le projet soit simple et progressif, que les recettes soient dédiées aux transports alternatifs, et que l'équité sociale soit respectée.

Les types de péages urbains doivent être adaptés aux situations des agglomérations. Ainsi, en région parisienne, la congestion est le principal problème, et les transports en commun sont plutôt bien développés. Un péage de zone, avec une tarification forte et modulée, peut alors être envisagé. A Grenoble, où la pollution est problématique, un péage environnement peut être mis en place, avec une tarification fortement modulée selon la pollution du véhicule.

Le projet de République Solidaire prévoit de permettre l'instauration de tels péages. Afin de ne pas faire face à une explosion des prix, ceux-ci seraient encadrés par la Loi. Je pense que c'est aux communes et agglomérations de faire désormais leur choix. Pour cela, je pense qu'il faut cet accompagnement législatif, et je soutiens en ce sens la proposition de République Solidaire.


A lire : le rapport très intéressant de 153 pages du Centre d'analyse stratégique sur le péage urbain.

10 commentaires:

  1. Le souci de la tarification modulée selon la pollution du véhicule risque de toucher ceux qui n'ont pas les moyens de rouler avec un véhicule plus propre, non ?

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  2. C'est bien pour ça qu'il faut de l'équité sociale, par exemple avec des abonnements mensuels comprenant des tarifs sociaux. Mais en règle générale, les véhicules les plus polluants sont les plus gros et les plus chers, surtout depuis la mise en place du système de bonus/malus.

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  3. Ok mais je ne pensais pas tant en termes de taille de véhicule que d'ancienneté.

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  4. Non, je ne lirais pas les 153 pages de rapport (j'ai d'autres lectures qui m'attendent avant) ^^ !


    Si par "transports alternatifs" tu entends vélos en libre service, transports en commun, covoiturage, etc alors je suis d'accord avec le principe.

    Une solution pour inciter les gens à utiliser les transports en commun est de baisser les prix du ticket voir même d'instaurer la gratuité.
    Je prends l'exemple de Châteauroux où les bus sont gratuits depuis 2001. Le bilan me semble très bon : http://www.agglo-chateauroux.fr/index.php?id=261&L=1

    Remarquons que ça pourrait fonctionner avec les autres modes de transports mais la question du coût (elle est partout celle-là !) persiste.

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  5. @Maxime : Oui, favoriser l'émergence de nouveaux types de transports non polluants et plus adaptés aux centres-villes. Le projet RS le prévoit là-aussi : il veut favoriser "le passage des transports individuels à de nouvelles formes de transports collectifs, notamment la location ponctuelle de véhicules électriques".

    Pour le prix des transports, je te rejoins. Mais là, je ne vois pas de solution miracle : dans les petites communes, la gratuité est supportable. Mais à l'échelle des métropoles, même l’État n'aurait pas les moyens d'un financement intégralement public. En 2004, les recettes du Syndicats des Transports en Ile-de-France (STIF) par les voyageurs représentait 1,82 milliards d'euros. Soit une somme impossible à compenser.

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  6. vous êtes en plein délire ?

    Pourquoi toujours réduire par la taxe, par l'argent ?

    L'argent n'est vu aujourd'hui que comme un moyen de coercition. On va leur prendre de l'argent pour qu'ils utilisent moins leur voiture ...
    Alors augmentons le carburant...

    Que dire ?

    Des solutions plus radicales, au revoir les taxes et autres délires de péages urbains.

    Développement massif des voies cyclables... à la manière d'Amsterdam ou CHACUN achèterait son vélo et non la collectivité qui devrait en acheter un...
    Un centre ville qui devienne interdit aux véhicules motorisés tout en permettant à la banlieue d'être accessible par un véhicule motorisé...

    Autant arrêter tout de suite les mesurettes censées rapporter de l'argent...

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  7. Eh beh pour un réac je trouve que tu as des propositions que les écologistes ne renieraient pas ! ;-)

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  8. Et les voies cyclables sont payés par qui et comment ?

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  9. @lareac L'argent est utilisé comme principal moyen de coercition, parce que l'adage "prenez une douche au lieu d'un bain pour sauver les somaliens assoiffés" ne convainc plus personne ! C'est le principe du bonus/malus, qui a d'ailleurs porté ses fruits : 51% du marché s'est déplacé à cette occasion (cf La Tribune du 20/05/2011).

    Développer les voies cyclables, oui ! Mais obliger (directement ou indirectement) les gens à avoir un vélo, c'est difficile (et ça peut être vu comme une taxe). Et puis, en immeuble, ou mettre les vélos de toute sa famille ? (Testé quand j'habitais à Lyon.) C'est pourquoi je suis favorable aux systèmes de location de vélo.

    Interdire les centres-villes aux voitures pose un problème, au niveau des livraisons pour les commerces de proximité. Et aussi, une telle mesure supposerait la construction de nouveaux parkings à la périphérie des villes, ce qui est aujourd'hui difficile.

    @Maxime : Les voies cyclables ne sont pas si chères à développer, et elles participent à l'attractivité de la ville. La reconversion des berges du Rhône à Lyon en est un bon exemple.

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  10. d'accord avec lareac, prôner d'énièmes taxes, rien de plus bobo, ça risque encore d'amener à tout et n'importe quoi sur la suite, et on sait qui en souffrira

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