jeudi 26 mai 2011

Les Verts veulent-ils notre mort ?

Ce midi, en feuilletant Le Monde sur mon PC, je suis tombé sur un article potentiellement intéressant, « Alerte aux légumes tueurs dans le nord de l'Allemagne ». L'article nous apprend que les femmes allemandes mangeant des salades, concombres et tomates venant d'Allemagne du Nord sont susceptibles d'être contaminées par l'Escherichia coli 0104.

Cette histoire rappelle donc la nécessaire vigilance à garder en matière de contamination alimentaire. C'est en effet souvent par les aliments, ou l'eau, que se transmettent les maladies : on peut rappeler le cas de la grippe aviaire, qui nous a fait cuire nos œufs pendant 5 minutes à 70°C. La cuisson est un moyen efficace pour détruire les bactéries, mais ne convient pas à tous les types d'aliments.

Ainsi, dans les produits laitiers, il est peu courant de faire cuire ses yaourts avant de les consommer. Dès lors, la date de péremption (DLD : Date Limite de Consommation) sert de garant de la bonne conservation du produit, afin de limiter les risques d'intoxication. Rappelons qu'en France, d'après le Code de la consommation, « Sont interdites la détention en vue de la vente ou de la distribution à titre gratuit, la mise en vente, la vente ou la distribution à titre gratuit des denrées alimentaires comportant une date limite de consommation dès lors que cette date est dépassée. »


Cette mesure est nécessaire, et efficace : en France, où la Loi est strictement appliquée, on ne dénombre qu'entre 400 et 1210 intoxications alimentaires pour 100 000 habitants, par an. Au contraire, aux Etats-Unis, pays beaucoup plus laxiste en matière de normes de sécurité, on dénombre 26 000 intoxications alimentaires pour 100 000 habitants. Le problème est pointé par l'OMS, qui chiffre les conséquences d'intoxications alimentaires à 1,8 millions de décès par an, et 35 milliards de dollars de dépenses par an pour les seuls Etats-Unis.

Cependant, des gens arrivent à se plaindre de tant de sécurité alimentaire. Alors même qu'ils sont adeptes du « principe de précaution », les écologistes, dont la voie est relayée par certains chez EELV, demandent du changement. Pour lutter contre le gâchis alimentaire alors que tant de gens meurent de faim, ils veulent que les occidentaux consomment plus, en supprimant les dates de péremption. Les produits concernés incluraient le lait : ainsi, pour savoir si on ne risque pas de finir aux urgences après son petit-déjeuner, il suffirait de « sentir », ou de « voir » si son yaourt n'est pas vert.

Je trouve une telle proposition aberrante. Déjà parce que le matin, je ne suis pas réveillé, je ne vois rien, et je serais prêt à rajouter n'importe quel liquide à l'odeur suspecte dans mes céréales s'il est encore dans mon réfrigérateur. Ensuite, parce que ça part d'un faux postulat : en gâchant moins, on lutterait contre la faim dans le monde (sic). Et surtout, parce que c'est dangereux pour la santé. Pour justifier cette idée étrange, on retrouve en dernier recours le fameux « ils l'ont fait à l'étranger ». Avec les résultats qu'on connait.

Néanmoins, je suis d'accord pour condamner le gâchis excessif, réalisé en grande partie par la grande distribution. Je pense alors qu'il faut encourager les initiatives des Banques Alimentaires, qui peuvent « recycler » les produits bientôt périmés. Mais cette pratique doit être encadrée, pour ne pas juste déplacer le problème : les produits périmés restent impropres à la consommation, et doivent donc être jetés.


Relativiser les risques de la consommation d'aliments périmés me rappelle une autre initiative lancée par des partisans du nucléaire : l'unité DEB, pour Dose Equivalent en Banane. Cette unité permet d'exprimer plus explicitement la radioactivité, en prenant comme référence la radioactivité naturelle absorbée en mangeant une banane : 1 DEB équivaut donc à 14 becquerels. Après l'accident nucléaire de Three Mile Island, boire 33 cL de lait conduisait alors à absorber 0,013 DEB, soit pratiquement rien.


Edition : L'Angleterre envisage actuellement de supprimer certaines dates. Mais il s'agit de date limite d'utilisation optimale (pâtes, riz...), et non de date limite de consommation (applicable notamment aux laitages et crustacées) : le risque pour la santé est donc moindre.

3 commentaires:

  1. super intéressant mais fait gaffe le matin à ton ventre

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  2. Je n'aurai qu'un mot : j'espère que la campagne de 2012 ne se jouera ni sur les dates de péremption, ni sur les panneaux indiquant les radars.

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  3. @eridann Je promets rien !

    @Valent1 Il faut espérer, oui. Mais il y a peu de chances, le FN a de grandes chances de déplacer le débat sur d'autres questions (immigration, sécurité, mondialisation), et le PS sur l'opposé (social).

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