mercredi 18 mai 2011

Projet RS : mariage et adoption gay

Hier, c'était l'IDAHO : la Journée mondiale de lutte contre l'homophobie. A cette occasion, j'ai relu ce que le projet de République Solidaire prévoit :

« En réponse aux réalités concrètes de l’homoparentalité, de la transsexualité, des familles recomposées et monoparentales, il s’agira de définir le meilleur consensus concret pour sortir des hypocrisies et offrir des solutions à toutes et à tous pour vivre au mieux, au quotidien et dans la plus grande sécurité juridique possible.
Il faut faire de l’égal respect dû à tous les citoyens, quelles que soient leur origine, leur croyance ou leur couleur de peau, un axe fort de l’action publique, en mettant en œuvre dans le cadre du service citoyen des actions de sensibilisation, de prévention et de contrôle (notamment opérations test). »


Le plus sceptiques remarqueront qu'il n'est pas question de lutter contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle, dans le second paragraphe... C'est regrettable. Les plus lucides seront frappés de voir que Dominique de Villepin ne prend pas position sur le sujet, sans doute trop sensible. Là encore, c'est regrettable. Et c'est pourquoi je n'approuve pas cette partie du projet en l'état.

Pour faire court, à mes yeux, le mariage et l'adoption des couples LGBT sont une nécessité :
  • Pour défendre nos valeurs d'égalité et de refus de la discrimination selon l'orientation sexuelle
  • Pour vraiment commencer le changement des mentalités
  • Pour assurer aux couples et familles LGBT une sécurité juridique
  • Pour avancer vers un modèle social plus juste

François Mitterrand, avec Robert Badinter avaient déjà fait un pas énorme en dépénalisant l'homosexualité. Et sur ces questions de société (avec la fin de la peine de mort, notamment), même la droite reconnait la grandeur du président socialiste. Dès lors, pourquoi ne pas s'emparer d'un tel sujet, non pas pour des raisons électoralistes, mais pour défendre une réelle vision d'une société meilleure ?

Je pense que de telles avancées législatives et sociétales ont toute leur place dans le projet de République Solidaire : le statut du citoyen doit être fondé sur des bases d'égalité et de justice. Pourquoi des personnes qui rempliraient les mêmes devoirs auraient-ils moins de droits ?

Des arguments sont souvent opposés pour refuser toute avancée. En vrac : les gays ont déjà le PACS (qui donne infiniment moins de droits aux couples PACSé), sont moins fidèles (qu'on me le prouve !), transmettent des MST à la population (j'ignorais que les maladies étaient aussi sélectives), sont communautaristes (à part une demi-douzaine d'association, des millions de LGBT en France ne sont pas revendicatifs), sont contre-nature (pourquoi ils existent bien, non ?), sont contre les religions (n'est-ce pas l'inverse ?), feraient baisser le taux de natalité (c'est en pas en les privant de leur droit qu'ils vont enfanter ; au contraire, ils pourraient favoriser les adoptions prénatales pour diminuer le nombre d'IVG)...

Pour rappel, Nicolas Sarkozy avait fait des promesses en 2007. Il s'était ainsi engagé à créer un « pacte d'union civile » pour garantir les mêmes droits aux familles homosexuelles, ainsi qu'un « statut du beau-parent » qui aurait permis l'adoption par les couples LGBT. Et à l'époque, il n'y avait pas eu de levée de boucliers à droite, et Nicolas Sarkozy avait même capturé la très catholique Christine Boutin dans ses rangs.
Un changement est donc possible. Un accord peut être trouvé, d'autant que les partis de gauche proposent déjà de telles avancées. Nous ne devons pas nous regarder le nombril en pensant repousser sans cesse une décision de bon sens attendue par des millions de Français. Il faut avancer, il faut agir, et vite !

8 commentaires:

  1. salut @uneautrevision,

    à mon avis, tu te trompes sur beaucoup de point :

    d'abord ton postulat de départ est faux : comme quoi les homosexuels rempliraient les mêmes devoirs que les hétérosexuels. Effectivement, ils ne concourent pas à la pérennisation de la société. Pérennisation de la société qui passe par la procréation.
    Alors ces personnes ne pouvant objectivement pas procréer, on devrait leur en donner le droit, l'enfant serait alors vu comme un du et non comme un "cadeau". J'y vois ici, une sorte de consumérisme.

    De plus, le changement des mentalités, qu'entends-tu par la ? l'homophobie - réelle, j'entends - est très minoritaire. C'est à dire que refuser le mariage homosexuel, l'adoption par les homosexuels ce n'est pas de l'homophobie.

    Ensuite, offrir une sécurité juridique au LGBT ne veut rien dire, puisque la loi est fixée, il n'y a donc pas d'insécurité juridique. Les transsexuels ont leur "nouveau sexe" reconnus par l'Etat civil ainsi qu'ils peuvent se marier.

    Un modèle social plus juste ne doit pas être le prétexte à une déconstruction de notre modèle : femme + homme comme fondement de la famille.

    Ensuite ta théorie sur la réduction du nombre d'IVG est fausse, puisque les couples hétérosexuels n'adoptent que peu d'enfants nés en France ! ( En 2005, sur les 5 000 enfants adoptés en France, près de 4 000 sont nés à l'étranger. ) Maintenant, si ta priorité est de réduire le nombre d'IVG, ça ne passera pas par la contraception, mais par une politique de la famille INTELLIGENTE.

    Ensuite pour revenir sur l'histoire de religions, on voit aujourd'hui que les religions ne sont pas mises sur la même pied d'"Egalité". Les catholiques sont conspués d'être homophobe, tandis que les kiss-in ne se tiennent pas devant les mosquées ( cf Kiss-in mosquée de Lyon annulé ). De même qu'il s'agit de personnes minoritaires, activistes de la cause homosexuelle, elles existent. Ce sont ces personnes qui - jadis opposaient les "classes", défendaient le féminisme - prétendent à renverser une "pseudo-hégémonie" hétérosexuelle.

    Il ne faut pas oublier que beaucoup d'homosexuels ne demandent rien, ne veulent pas entendre parler du mariage, de l'adoption ou d'autres choses.

    Je vais te donner mon avis sur l'homosexualité, effectivement elle est contre-nature, c'est évident.
    Je pars du principe que les homosexuels ont toujours existé, qu'ils existeront toujours, mais qu'avant, ils n'avaient "aucune" revendication, c'est à dire que conscients de leur différence, il ne cherchait pas à être les mêmes que les hétérosexuels. L'homosexualité devrait pouvoir être vécue paisiblement chez soi ou tout du moins d'une manière non-revendicative.

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  2. @lareac

    Je ne pense pas que procréer soit un devoir dans la société. Voir le problème sous cet angle est pour moi assez affreux, puisqu'il présupposerait que nous ne soyons plus libres de nos choix mais obligés devant un ordre national préétabli, à la manière des Chinois qui doivent avoir un enfant et pas plus, ou des Indiens qui font souvent tout pour avoir un fils et surtout pas de fille. Par contre, favoriser la natalité, je suis totalement pour.

    Pour l'adoption, je ne crois pas à cette idée de dû/don : quand un couple hétérosexuel adopte un enfant, lui reproche-t-on d'avoir planté sa tente devant le bureau des adoptions pour réclamer un acquis syndical ? C'est souvent une volonté d'élever un enfant, une volonté de créer une famille. L'enfant qu'on adopte est alors un don, puisqu'il devient "notre" enfant.

    L'homophobie, ce n'est pas seulement tabasser des gens dans une ruelle sombre ou les insulter dans le métro. C'est aussi tout ce qui passe inaperçu par habitude, mais qui peut faire mal à la longue : les blagues sur les gays, les comparaisons "pour rire", les regards, la gêne à en parler, les écarts de salaire... Il faut pouvoir en parler librement, et considérer que les LGBT sont exactement pareils que les hétérosexuels. Une famille n'est pas seulement homme + femme, mais des relations complexes entre des individus. Je ne dirai même pas que le monde évolue, puisque déjà chez les grecs antiques, les couples homosexuels étaient déjà très présents.

    Il y a une insécurité juridique : les familles (plus que couples) homosexuelles ne sont pas reconnues, il y a une insécurité juridique liée en cas de décès du conjoint...

    Je suis d'accord avec une politique de la famille intelligente. Si les couples français adoptent peu d'enfants en France (ce qui n'est exact que pour les nouveau-nés), c'est à cause de certaines contraintes législatives. Pour faire diminuer le nombre d'IVG en France, l'encouragement des adoptions prénatales - mesure du programme du FN - permettrait d'offrir d'autres choix en cas de grossesse non désirée. Et là, n'importe qui respectant des conditions propices à l'éducation des enfants doit pouvoir adopter.

    A propos des religions, je ne comprends pas... Ce que je critique, c'est certains dogmes qui interprètent faussement des textes sacrés pour justifier une homophobie latente.

    Oui, beaucoup d'homosexuels ne sont pas revendicatifs. Ils ne vont pas dans des manifestations, ne font pas de provocation, ne font pas partie d'associations communautaristes. Mais dire qu'ils ne veulent pas entendre parler du mariage est une aberration. Parce que même si, à titre personnel, ils ne veulent pas se marier, chacun (homo ou hétéro) peut comprendre qu'il y a non pas une revendication, mais une volonté d'apaisement.

    Des revendications seraient de voter des lois contraignantes sur les salaires dans les entreprises, de fixer des quotas, de demander de l'argent pour des associations inutiles, d'attaquer tous ceux qui auraient des propos déplacés.

    L'Histoire change, mais se répète sur certains points. S'il n'y a pas eu de revendication pendant des siècles, c'est parce qu'il n'y avait pas autant d'injustices que jusqu'à ces dernières années. Chez les grecs, les romains, et mêmes chez une grande partie des rois anglais, l'homosexualité était présente, vécue, au même titre que l'hétérosexualité, et rien n'était demandé parce que personne ne s'en souciait.

    Aujourd'hui, on en parle, et des changements doivent être apportés. Parce que l'homosexualité a toujours existé, et qu'elle est donc dans la nature des choses.

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  3. à Rome aussi il y avait des homosexuels, le jour ou cela est devenu commun, la civilisation s'est effondrée un peu plus tard !

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  4. Le civilisation se serait effondrée à cause de l'homosexualité ? Ce ne serait pas plutôt à cause de la décadence de l'armée ? Sinon, pourquoi s'est-elle effondrée aussi tard, et pas à ses débuts ?

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  5. @La Réac,

    Si le but du mariage était la procréation, les personnes âgées ou stériles ne pourraient assurément pas se marier. A ma connaissance, ces personnes peuvent se marier, comment peux-tu m'expliquer cela ?

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  6. Steven, concrètement dans la famille traditionnelle il doit y avoir le projet d'un enfant.
    Malheureusement, ce que vous ne comprenez pas pas, c'est que sans racines l'arbre s'effondre.

    Maintenant, les personnes stériles ne sont pas censées le savoir avant de se marier puisque le mariage se réalise par la copula carnalis.

    Les personnes âgées peuvent avoir des enfants jusqu'à tard, c'est à dire jusqu'à la mort pour les hommes !

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  7. C'est bien pour ça que l'adoption par les couples gays est utile ! Ils pourront alors former une famille "traditionnelle", avec un enfant, et ainsi assurer à l'arbre son équilibre.

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  8. pas sûr que les familles homoparentales apportent un pur équilibre, mais loin de moi l'envie de juger là dessus

    je pense aussi que le mariage et une nécessité, pour l'adoption, ça reste à voir.

    Pour ceux qui critiquent que ça empêche la continuité de l'histoire car ils peuvent pas faire d'enfant, j'ai envi de dire tant mieux à la limite, eux ils recyclent (pardon du terme) les gosses malheureux en les adoptant plutôt que pondre du neuf, comme si on était déjà pas assez nombreux. Enfin bon, je suis pas malthusien, mais y'a pas de danger du fait qu'ils ne fassent pas d'enfant, je trouve que c'est bénéfique et permet de faire un bon contre-poid à ceux qui font des gamins à la pelle.

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